Ballon-sonde stratosphérique Horus 3
lâcher réussi le 31 juillet 2004 à Flixecourt
Présentation générale du projet
Fruit d’un an de travail, Horus 3 est un ballon-sonde (masse de nacelle inférieure à 2,5 kg) pouvant atteindre une altitude de 30 kilomètres, entièrement réalisé au Garef par toute l'équipe.
Par rapport aux ballons-sondes des années précédentes (Horus 1 et Horus 2), l’objectif était d’améliorer les mesures de pression et de température et de réussir la transmission en temps réel d’images numériques ce qui n'avait pu être obtenu précédemment.
Horus 3 enregistrait aussi à bord des photographies de l’horizon à différentes altitudes.
Horus 3 a été lâché lors des rencontres nationales des clubs aérospatiaux ("Rencontre Nationale Clubs Espace") à Flixecourt (Somme), opération organisée par l’association Planète Sciences. Ce rassemblement venait en lieu et place de la traditionnelle campagne nationale de lancements organisée chaque année conjointement par le Centre national d'études spatiales (Cnes) et Planète Sciences qui devait, pour sa 42e édition, avoir lieu au camp militaire de La Courtine (Creuse), mais qui avait été annulée suite à l'annonce du Cnes de l'interdiction de tout lancement de fusée (micro-fusée ou fusée expérimentale) jusqu'à la fin de l'année 2004.
Toutes les données de la nacelle ont été transmises en temps réel à la station de réception au sol, ainsi que les informations GPS permettant l’orientation de l’antenne de réception. La récupération de la nacelle par hélicoptère a été facilitée par l’utilisation d’une balise de radio-tracking.
Lâcher du ballon
Un profil prévisionnel des vents en haute altitude, qui avait été fourni par Météo France, ainsi qu'une météo clémente, ont conduit à lâcher le samedi 31 juillet. Nous souhaitions en effet éviter que la nacelle ne se dirige vers la mer ou vers Paris, et obtenir des photos sans trop de nuages.
Vers 10 h 15, nous installons la station de réception, alimentée par un groupe électrogène.
Pendant ce temps, la nacelle est apportée sur l'aire de lâcher. Les aérotechniciens délégués par Planète Sciences commencent à remplir le ballon d'hélium, en le surgonflant légèrement afin que le vol soit plus court et que la nacelle ne parcourt pas une distance au sol trop grande.
Le lâcher a été effectué vers 11 h 30. Arrivé à un plafond de 29 000 mètres au bout d'environ 1 heure et 30 minutes, le ballon éclate et retombe rapidement.
Nous avons constaté la perte de télémesure due à la rotondité de la Terre à environ 1 000 mètres seulement, ce qui nous a permis de bien évaluer, en temps réel, la position d'atterrissage du ballon, pour guider l'équipe de réception.
Tout le long du vol, la télémesure a été d'une très bonne qualité, donnant un signal très net. Toutefois, ont été constatées des pertes de données irrégulières dues apparemment à des défauts internes du décommutateur de la chaîne de réception, provenant sans doute de sa vétusté (1975).
Récupération de la nacelle
Afin de pouvoir récupérer la nacelle immédiatement après son atterrissage pour éviter toute détérioration due aux intempéries, et pouvoir la suivre avant même qu’elle ne se pose en vue de faciliter sa localisation, nous avons utilisé comme d’habitude un hélicoptère, en plus du système de radio-tracking Marshall.
Juste après que l’altitude de la nacelle soit descendue sous les 5 000 mètres, l’hélicoptère a décollé en se dirigeant vers elle grâce aux dernières coordonnées GPS. Il a été possible de la suivre visuellement jusqu'à son atterrissage dans un champ en plein moissonnage, devant les yeux ahuris de l'agriculteur qui croyait à un débarquement d’extraterrestres, et de la récupérer sans avoir besoin d’utiliser le radio-tracking.
Elle a parcouru environ 75 kilomètres à partir de son point de départ.
Rapport de campagne : Rapport d'expérience Horus 3